À la rencontre de Gabrielle Bastien

J’ai suivi un premier cours sur les sols dans le cadre de l’Université d’été d’agriculture urbaine de On sème en 2017. Ça été une révélation. Je m’intéressais aux systèmes alimentaires depuis près de 10 ans, mais j’ignorais tout des sols et de leurs rôles absolument essentiels pour les écosystèmes et le climat. J’ai eu un deuxième moment révélateur lors du premier Symposium des sols vivants, organisé par Gabrielle Bastien et son équipe, à l’automne 2018. Depuis, j’ai assisté avec enthousiasme au 2ème Symposium au printemps dernier, un événement riche de ses participants, thématiques et conférencier-ères. C’est donc avec plaisir que je vous laisse entre les mots inspirants de Gabrielle.

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1. Quel est votre métier et depuis quand le pratiquez-vous?

Je suis directrice générale de Régénération Canada, un organisme à but non-lucratif que j'ai fondé il y a un peu plus de deux ans, pour promouvoir la régénération de la santé des sols comme solution aux changements climatiques et comme moyen de faciliter un système agroalimentaire sain.

2. Qu’aimez-vous le plus de votre métier?

Les sols sont à la base de tout, mais on a peu conscience de leur rôle dans notre société. Le fait d'introduire de nouvelles personnes au monde merveilleux des sols, à la vie abondante qui s'y retrouve, et à leur potentiel extraordinaire de guérir notre planète et notre société, c'est un sentiment très satisfaisant. C'est ramener les gens à la base, les faire changer de paradigme, et leur donner espoir en leur montrant qu'il y a des solutions disponibles et qu'elles sont là, juste sous nos pieds!

3. Quelle mission en lien avec le système alimentaire souhaitez-vous accomplir par votre travail?

Je souhaite conscientiser les Canadiens quant au fait que l'agriculture peut faire partie de la solution climatique et environnementale, et que l'agriculture biologique n'est pas nécessairement suffisante, étant donné que le labour dégrade les sols. Je souhaite également sensibiliser les Canadiens sur la manière dont ils peuvent contribuer à régénérer les sols. Nous achetons tous de la nourriture et avons un pouvoir de revendication et un droit de vote, alors nous pouvons tous jouer un rôle dans la transition!

4. Si vous pouviez régler une seule problématique en lien avec le système alimentaire québécois, ce serait laquelle?

C'est difficile d'en choisir une seule! Tout est dans tout, comme on dit... Il faudrait vraiment arrêter de nourrir les vaches avec du maïs, de les élever dans des parcs d'engraissement et d'utiliser autant de terres agricoles pour faire pousser de la nourriture pour les vaches... Il faudrait que le boeuf qu'on mange ait été élevé sur pâturage de façon holistique et régénératrice, mais pour ce faire il faudrait réduire notre consommation de viande étant donné la disponibilité des terres... S'il restait des terres disponibles après cette équation très hypothétique, il faudrait prioriser des cultures vivaces: des arbres à fruits ou à noix ou des arbustes, par exemple.

5. Quels sont les 3 produits ou aliments du Québec que vous avez toujours dans votre frigo ou garde-manger?

Des bons légumes bios (et régénérateurs!) des Jardins d'Ambroisie, du fromage de chèvre de la fromagerie Ruban Bleu, et du boeuf nourri à l'herbe (régénérateur!) soit de la ferme Brylee ou Grazing Days.

6. Si vous aviez à nommer une femme, impliquée dans le système alimentaire ici ou ailleurs dans le monde dont vous admirez le travail, de qui s'agirait-il?

Calla Rose Ostrander. Elle fut une importante contributrice au Marin Carbon Project en Californie, et a fait preuve d'une capacité exceptionnelle à transformer un système en entier en prenant compte de toutes les parties prenantes.


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