Comment est-ce que le projet est né?
Mon associé et conjoint Kevin est l'idéateur du projet. L'idée est venue de plusieurs endroits (comme c'est souvent le cas dans la vie!): dans sa jeunesse, il avait l'habitude d'aller cueillir des petits fruits avec ses grands-parents dans la région de Portneuf. Son grand-père était vraiment un fin connaisseur de la forêt et pouvait identifier presque tous les arbres et les plantes. Ça impressionnait beaucoup Kevin et ça l'a marqué. Plus récemment, une amie commune nous a fait découvrir le potentiel que recèle la nature tout autour de nous en nous cuisinant les produits de sa propre cueillette, dans le Bas-du-Fleuve. Comme Kevin et moi sommes tous les deux des gourmands, ça nous a marqué parce que c'était délicieux, mais aussi parce que c'était fascinant de constater qu'on pouvait tout simplement se nourrir à même la nature, chez nous, et que ces aliments-là sont pratiquement inconnus du grand public, car ils sont absents de nos épiceries. On trouve des limes à tous les coins de rue, mais où trouve-t-on du poivre des dunes? Il a donc eu l'idée de fonder Racines boréales, et j'ai sauté dans le projet à pieds joints avec lui.
Qu’est-ce que tu aimes le plus de ce que tu fais avec Racines boréales (toi personnellement!)
La diversité des tâches et le lien constant avec la bouffe! Je l'ai déjà dit: j'adore manger (est-ce que ça peut être une passion? haha), et travailler pour faire découvrir des nouvelles saveurs aux gens est vraiment motivant pour moi. La nourriture est depuis longtemps au centre des activités humaines: ça nous tient littéralement en vie, mais ça nous rassemble aussi, et c'est non seulement un plaisir partagé, mais un langage universel. Et puis j'ai la chance de m'occuper de choses vraiment diverses, mais qui m'intéressent toutes: faire de la rédaction pour le blogue, le site web et les médias sociaux, réaliser les photos des produits et des recettes, puis éditer les photos, réfléchir à des stratégies marketing, travailler sur le branding en collaboration avec notre graphiste, et bien sûr, mettre les mains dans le concret de la chose: préparer les commandes, et trier et emballer les produits eux-mêmes, en profitant de leurs odeurs divines! En plus, je rencontre plein de gens intéressants (comme toi!) en faisant des collaborations ou en participant à des événements.
Quelle mission en lien avec le système alimentaire souhaitez-vous accomplir par votre travail?Transformer la culture culinaire québécoise (rien de moins! haha). On aimerait ramener les aliments de notre terroir au centre de la manière dont on réfléchit notre cuisine locale, un peu comme le maïs est à la base de la cuisine traditionnelle mexicaine et le poisson à la base de la cuisine japonaise. On aimerait que le poivre des dunes, la comptonie voyageuse et les champignons de nos forêts soient à la base de la cuisine québécoise. Ça pousse ici, donc utilisons-les! En bonus, ça a le grand avantage de réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par le transport des aliments et d'encourager l'économie locale.
Quels sont les 3 produits ou aliments du Québec que vous avez toujours dans votre frigo ou garde-manger? (En plus des vôtres! Hihi)
C’est quoi votre rêve avec Racines boréales? Genre si tout était possible!
Tellement de choses! Se retrouver dans toutes les épiceries et tous les garde-mangers du Québec, lancer un (ou plusieurs!) livres de recettes, ouvrir un restaurant de cuisine nordique, devenir une entreprise entièrement carboneutre... et j'en passe!